Véritable exception française, l’activité de haute couture depuis les marchands de mode jusqu’aux couturiers au sens moderne du terme célèbre un savoir-faire traditionnel doublé d’un sens aigu de la mise en scène. Témoins de notre Histoire, les modes vestimentaires accompagnent notre quotidien et les couturiers donne le “la” en matière de style. Gabrielle Chanel a fait son entrée dans ce monde en 1909 par une porte dérobée, celle de modiste pour en devenir l’un de ses plus importantes représentantes.
D’une grande modernité, la haute couture est une passerelle permanente entre une tradition d’excellence des savoir-faire et une contemporanéité de la création intégrant aujourd’hui des techniques de fabrication à la pointe de l’innovation.
LA MODE DE COUR
L’activité de haute couture est née à Paris car ses métiers fondateurs, les six corps marchands que sont la draperie, l’épicerie, la mercerie, la pelleterie, la bonneterie et l’orfèvrerie s’organisent en corporations depuis le Moyen Age. Tout au long de l’Ancien Régime, ces hommes et ses femmes se consacrent à la fabrication ou à l’embellissement des vêtements tant féminins que masculins pour en assurer le faste dans les palais royaux et princiers.
Depuis la fin du Moyen Age, la mode évolue peu car elle reste soumise au formalisme de l’étiquette de la Cour. La reine Marie-Antoinette est l’une des premières à encourager l’imagination de ses fournisseurs pour que la mode se libère des conventions et développe une véritable créativité.
Au Salon de 1783, Elisabeth Vigée Le Brun présenta un nouveau portrait de la reine,
qui choqua les visiteurs : le modèle portait la “gaulle”, une robe de mousseline légère.
Vigée Le Brun peignit alors très rapidement un second portrait pour l’exposer avant la fin du Salon.
Elle habilla cette fois la reine d’une robe classique, de soie bleu-gris,
marquant le soutien implicite de Marie-Antoinette aux soyeux lyonnais.
Plusieurs répliques en furent faites dont celle conservée au château de Versailles.
LES MARCHANDS DE MODE ET LES COUTURIÈRES
Certains marchands de modes parisiennes de renom en fournissant la Cour royale puis impériale laissent entrevoir le futur métier de créateur de mode. C’est le cas, par exemple, de Rose Bertin, la ministre des modes de Louis XVI puis de Louis Hippolyte Leroy, fournisseur attitré de l’Impératrice Joséphine.
Au lendemain de la Révolution, les marchandes de modes sont durement touchées par la disparition de la noblesse. Elles vont finir par disparaître avec l’Empire. C’est alors l’avènement des couturières qui travaillent « à façon » c’est-à-dire à la commande et sur-mesure. Ces artisans forment l’élite des métiers qui confectionnent les toilettes féminines. C’est désormais elles qui orchestrent les élégances et vont donner naissance à la haute couture.
LA NAISSANCE DE LA HAUTE COUTURE
A l’ère industrielle, lorsque le chemin de fer et les bateaux à vapeur le permettent, il devient courant pour les dames de la haute société européenne de faire le voyage à Paris pour y acheter vêtements et accessoires. Les tailleurs et les modistes français ont alors la réputation d’être les plus talentueux et leurs créations sont les plus recherchées. La mode, tout doucement, se démocratise.
Toutefois, aussi brillante que soit sa réputation, aucune couturière de renom à l’habileté et au talent reconnus, ne saura développer le savoir-faire « couture » dans un cadre commercial innovant, capable de faire naître un nouveau type d’entreprise
CHARLES-FREDERICK WORTH, LE PÈRE DE LA HAUTE COUTURE
C’est alors que Charles-Frederick Worth, fin stratège commercial, communicant hors pair et homme de goût, pose les véritables bases de la haute couture. Il crée des modèles inédits, selon son inspiration, mettant son sens artistique en avant, c’est avant tout un artiste. Il lance ses propres collections, dont les modèles sont faits à l’avance et sont présentés dans des salons luxueux, en un seul exemplaire, sur de vrais mannequins. Le rôle de la cliente est limité au choix des couleurs et du type de tissus.
Worth a une complète autonomie dans la création et ses collections se renouvellent régulièrement.Spécialisé dans les robes de bal, Worth est à l’origine du renouveau de la soierie lyonnaise et puise dans un registre très vaste de motifs de dentelle et de broderie. Il utilise les progrès techniques comme l’apparition de la dentelle mécanique ou celle des colorants industriels, qui lui permettent de proposer des coloris inédits.
Au lendemain de la Révolution, les marchandes de modes sont durement touchées par la disparition de la noblesse. Elles vont finir par disparaître avec l’Empire. C’est alors l’avènement des couturières qui travaillent « à façon » c’est-à-dire à la commande et sur-mesure. Ces artisans forment l’élite des métiers qui confectionnent les toilettes féminines. C’est désormais elles qui orchestrent les élégances et vont donner naissance à la haute couture.
Si Worth n’a pas transformé la silhouette féminine, prisonnière des corsets, crinolines et tournures, il est le premier à comprendre qu’il est essentiel de vendre ses modèles bien au-dessus de leur prix de revient, tout en favorisant une mode ostentatoire et luxueuse qui correspond aux aspirations de sa clientèle.
Sous son impulsion, la mode va bientôt devenir une industrie de luxe et de création.
En 1868, Worth contribue à l’avènement de la Chambre syndicale de la couture et de la confection pour dames et fillettes qui réunit deux pôles d’une industrie particulièrement florissante : la couture sur mesure de nature artisanale et la confection qui prévoit la fabrication de modèle en vue de leur reproduction, à l’unité ou en série, selon des mesures normalisées.
En 1895, on estime ente 60 000 et 65 000 le nombre de couturières travaillant à Paris.
LES MAGASINS DE NOUVEAUTÉS
En parallèle des couturières, se développe le luxe des magasins de nouveautés permettant l’émergence de la haute couture.
Au XIXe siècle, les magasins de nouveautés sont les héritiers des merceries et des magasins de frivolités de l’Ancien Régime : ils proposent gants, éventails, fichus, plumes et autres colifichets.
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